17/11/2025 francais.rt.com  4min #296533

Zakharova répond au ministre allemand de la Défense : «Il n'y a plus de doute sur qui est l'agresseur»

Source: Gettyimages.ru

Des soldats allemands lors d'un entraînement au combat pour le bataillon de reconnaissance 7 de la Bundeswehr, le 13 novembre 2025, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. [Photo d'illustration]

La porte parole du ministère russe des Affaires étrangères a vivement réagi aux déclarations de Boris Pistorius, qui a évoqué la possibilité d'un affrontement militaire entre l'OTAN et la Russie avant 2029. Pour Moscou, ces propos confirment les intentions agressives de l'Alliance et renforcent un climat de tension déjà entretenu par l'Occident.

Dans un entretien accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 15 novembre 2025, le ministre de la Défense Boris Pistorius a estimé qu'un affrontement armé entre l'OTAN et la Russie pourrait survenir d'ici la fin de la décennie. « Nous avons toujours envisagé que cela pourrait arriver en 2029. Mais certains pensent désormais que ce pourrait être dès 2028, et certains historiens militaires estiment même que nous avons vécu le dernier été en paix », a-t-il déclaré.

Ces propos ont immédiatement provoqué une réaction ferme de Moscou. Le 17 novembre, Maria Zakharova a déclaré : « Maintenant, il n'y a plus de doute sur qui est l'agresseur ». Selon elle, ces déclarations confirment la nature belliqueuse des intentions occidentales.

Moscou dénonce une logique d'escalade militaire

Interrogée, Maria Zakharova a souligné que les propos du ministre allemand trahissaient une volonté délibérée de préparer l'opinion publique à un scénario de guerre. « Ce type de discours ne peut être interprété que comme une tentative de légitimer une course à la guerre en Europe sous prétexte de dissuasion », a-t-elle déclaré.

De son côté, la Russie rappelle qu'elle n'a jamais menacé aucun pays membre de l'Alliance. Le Kremlin souligne que Moscou reste ouvert au dialogue, mais uniquement sur une base d'égalité. Le président Vladimir Poutine a, pour sa part, qualifié les spéculations sur une prétendue attaque russe contre l'Europe de « fiction », dénonçant l'« hystérie » entretenue par les capitales occidentales.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui aussi commenté cette montée des tensions :
« Ce type de rhétorique militariste et belliqueuse se fait de plus en plus entendre dans les capitales européennes. Vous savez qu'il n'y a pas en Russie de partisans d'une confrontation avec l'OTAN, mais nous sommes forcés de prendre des mesures pour assurer notre sécurité et protéger nos intérêts légitimes. Cela est dû au fait que les pays de l'OTAN se sont lancés dans cette rhétorique militariste. C'est ce que j'ai à dire sur la situation. »

Pendant ce temps, Boris Pistorius justifie une intensification de l'armement des pays de l'OTAN. Il a annoncé la mise en place, dès 2027, d'un dispositif pour renforcer les capacités militaires allemandes, incluant la constitution d'une réserve de citoyens mobilisables. Il plaide également pour une posture militaire plus affirmée, reposant selon lui sur une « position de force » face à Moscou.

La Russie met en garde l'OTAN contre toute provocation

Face à cette rhétorique, la réponse russe ne s'est pas fait attendre. « Si une idée aussi folle que celle d'attaquer la Russie leur traverse l'esprit, ils ne doivent avoir aucun doute : nous répondrons avec tous les moyens à notre disposition », a averti Maria Zakharova. Elle a précisé que, bien que la Russie n'envisage aucune offensive contre l'OTAN, elle reste pleinement préparée à toute éventualité, dans un contexte de renforcement continu des forces de l'Alliance à ses frontières.

Plusieurs responsables russes ont également dénoncé une stratégie de communication occidentale visant à détourner l'attention des échecs internes. Le député russe Andreï Kartapolov a déclaré : « Ils savent qu'ils perdraient une telle guerre. Mais ils utilisent la menace russe pour justifier les dépenses militaires auprès de leurs citoyens ». Selon lui, tout est prétexte à renforcer la militarisation, y compris des scénarios fictifs de guerre.

Maria Zakharova a réitéré : la paix reste la priorité de Moscou, mais la Russie n'ignore pas les menaces. Elle accuse l'OTAN de se faire passer pour une victime tout en étant le véritable moteur de l'escalade.

 francais.rt.com